Notre corps est l’élément visible de ce que nous sommes. C’est donc sur cela que les autres se forment leur “première impression”. Cette idée selon laquelle notre enveloppe extérieure est nécessairement une manifestation physique fidèle de ce qui est caché à l’intérieur. Le corps est-il donc vraiment une image conforme de notre personnalité ou sommes-nous finalement plus qu’un corps ? Quelles sont les effets de la représentation du corps ?
Médias, nouvelles technologies et réseaux sociaux : quelles représentation du corps ? Etre ou paraître, telle est la question ?
L’émergence des nouvelles technologies sur la fin du XXème siècle et le début du XXIème modifie en profondeur les normes corporelles. Les publicités ont été la première étape de cette exposition de masse à des normes corporelles de beauté. Par la suite, les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Tiktok, …) mais également la pornographie ont enrichie ces médias de diffusion du corps. Cette consommation de divers médias a progressivement eu pour conséquence de tendre vers une certaine culture de l’immédiateté de l’information qui rebat continuellement les cartes de ces normes. De plus, l’utilisation de filtres, de logiciels de retouche-photo mais également les progrès dans le domaine de la chirurgie esthétique repoussent ces standards vers des corps de plus en plus irréalistes. Cette exposition constante à des images pseudo-parfaites sur lesquelles nous nous comparons naturellement aux autres entraîne de nombreuses conséquences sur l’image que nous pouvons avoir de nous même. Je suis trop ceci ? Pas assez cela ?
Les complexes physiques et modifications corporelles
Arrive alors la notion de complexe physique. Les complexes ont la particularité de ne pas comporter de caractère objectif (“Mon nez est trop gros” ou “Je suis trop maigre” ; par rapport à quoi ? selon qui ?). C’est bien l’aspect subjectif qui prime, la souffrance que procure une partie spécifique du corps. Pour aller plus loin, la souffrance née d’une peur plus ou moins consciente que cette partie du corps puisse engendrer des conséquences sur nos relations sociales à l’aide de pensées automatiques dysfonctionnelles (“Je suis trop grosse pour être aimée”, “ma calvitie atteint ma virilité, personne ne peut désirer un sous-homme tel que moi”, “je ne suis pas assez féminine avec ma pilosité, je dois à tout prix y combler pour être acceptée”, …).
Une des stratégies les plus utilisées pour faire face aux conséquences négatives de ces comparaisons aux standards toujours plus parfaits est le conformisme. De nombreuses possibilités de modifications corporelles sont alors mises à la disposition de la population (chirurgie esthétique, rasage/épilation, maquillage, sport/régime, vêtement, etc.). Le corps devient donc une cible de la surconsommation. Pour autant, les idéaux étant inatteignables, ces tentatives vaines de conformisme tendent à fragiliser profondément l’estime et l’image de soi.
Quelles solutions ?
Le courant de body-positivity est apparu à la toute fin du XXème siècle en échos du développement de ces normes de beauté irréalistes, avec l’idée de déconstruire ces idéaux en plaidant pour l’acceptation de tous les types de corps, et en visant donc à un meilleur bien-être psychologique. Le mouvement permet de reprendre en conscience que la beauté n’est finalement que subjective, qu’une construction sociale. Gérer son environnement virtuel devient dès lors important pour minimiser l’exposition aux standards irréalistes et donc moins souffrir d’une comparaison à ceux-ci.
Quand l’estime de soi est touchée de manière plus profonde, l’aide d’un professionnel de santé mentale peut devenir importante. La relation au corps peut être travaillée auprès d’un psychologue avec comme objectif de délier la valeur portée par la personne sur elle-même, de la perception de son corps. Chez Réalis’Avenir, le soutien psychologique pour ce type de problématique peut prendre forme autour d’un travail sur les pensées dysfonctionnelles. En fonction des besoins et du fonctionnement de la personne reçue, le travail sur ces pensées prendra davantage l’accent soit sur une prise de recul vis-à-vis de ces dernières, soit sur la modification directe de celles-ci.
Mots clefs : Représentation du corps, complexes physiques, estime de soi, chirurgie, réseaux sociaux, beauté
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